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 Homélie sur le dialogue et l'amour de soi

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AuteurMessage
Camille d'Anclair
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Camille d'Anclair


Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 27/01/2011

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MessageSujet: Homélie sur le dialogue et l'amour de soi   Homélie sur le dialogue et l'amour de soi Icon_minitimeJeu 5 Avr 2012 - 12:06

Puis Camille se dirigea vers le pupitre et ouvrit le Livre des Vertus. Elle en feuilleta les pages comme à son habitude avant qu'un des textes attire son inspiration. C'était ainsi qu'elle avait l'habitude que le Seigneur la guide sur le message à transmettre aux Fidèles.



Citation :

Hagiographie de l’archange saint Georges

III Les langues

Il fut un temps où le roi Hammurabi de Babylone guerroyait dans toute la Mésopotamie pour devenir le roi des rois. Un jour, ses troupes vinrent en la ville de Mari et y mirent le feu. La population était terrifiée et ne savait que faire pour se sauver. Alors, la créature sans nom vint murmurer à l'oreille d'un général babylonien et lui souffla l'idée d'exiger de chacun un tribut en échange de la vie sauve. Plus chacun donnerait, moins il risquerait la mort. Les riches seigneurs de la ville, ceux-là même qui conseillaient peu auparavant les Shakkanaku, les rois de la cité, approchèrent les premiers, apportant avec eux de lourds coffres emplis de richesses. Mais une vieille femme n'avait comme seul trésor que quelques grains de blé. Les soudards lui rirent au visage, affirmant que donner un tel présent était un affront au grand général babylonien. Ils dégainèrent leurs épées et s'approchèrent de la vielle femme, prêts à la passer par les armes. Mais un homme de haute stature et à la barbe argentée s'interposa. L'un des soldat leva son épée mais ne put l'abattre sur l'homme, comme empêché par une force invisible. Alors, ce dernier ouvrit la bouche et déclara:

"Pourquoi vouloir frapper cette femme? Alors que les riches seigneurs de Mari vous ont gardé par devers eux d'innombrables richesses, elle vous a offert tout ce qu'elle possédait. Tu te moques de son don, mais elle a donné de son essentiel alors qu'eux ne vous ont laissé que de leur superflu. Prenez ces quelques grains de blé et emportez-les avec vous: ils vous sembleront bien lourd au coeur de l'Enfer lunaire". Puis, il se dirigea vers les coffres et en distribua le contenu entre tous les habitants de Mari les plus pauvres et les plus affamés. Les gardes ne savaient que faire face à un homme désarmé, que l'on n'osait frapper et dont la force se trouvait dans la sagesse de ses paroles. Dépités, ils levèrent le camp et retournèrent à Babylone.

Le voyage était long jusqu'à cette puissante cité. La chaleur était intense et l'irrigation rendait l'air humide et lourd le long des rives de l'Euphrate. Mais lorsqu'ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent l'homme à la barbe d'argent les attendre au pied des gigantesques murailles. Le général lui demanda: "Mais qui es-tu, toi qui parles avec tant de sagesse?". "Je suis l'archange Georges, modeste serviteur du Dieu unique, celui que vous avez oublié au profit de légions de fausses divinités et d'une vie de péché", répondit-il. Il ajouta: "Suis-moi jusqu'à la ziggurath et tu verras par toi-même le jugement de Dieu, comme je le vis moi-même il y a déjà longtemps". Alors, le général et ses gardes suivirent l'archange jusqu'au bas d'une gigantesque tour à étages sur lesquels poussait une végétation florissante, preuve de la toute-puissance du roi Hammurabi de Babylone.

Alors, saint Georges leva les bras et déclama: "De tous temps, les enfants de Dieu parlent une seule et même langue, car frères et soeurs doivent se comprendre pour s'aimer. Mais ils se déchirent aujourd'hui car ils ont oublié leur père et son amour. Un jour viendra où les prophètes se succéderont pour leur rappeler d'où ils viennent et où ils iront. D'ici-là, vous êtes jugés non pas sur votre foi, mais sur votre amour du monde qui vous entoure. Apprenez à le connaître et vous apprendrez à l'aimer. Pour ce faire, Dieu, dans Sa grande mansuétude, a décidé de diviser la parole de Ses enfants en de multiples langues, afin que vous deviez faire l'effort de vous découvrir l'un l'autre."

Et saint Georges abattit les bras et la tour s'effondra en une immense gerbe de poussière. Depuis ce jour, la parole des enfants de Dieu est multiple et nous devons apprendre l'un de l'autre pour vivre. Ce faisant, nous comprenons à quel point nos différences sont trompeuses et que nous sommes tous frères et soeurs.


Camille referma le livre et sourit.

Ce texte illustre fort bien un épisode que j'ai pu vivre hier en taverne. Un homme est entré dans l'établissement, et a appelé les présents des "curetons". Il ne comprenait pas à quel point ce terme peut se révéler péjoratif pour des clercs, car il contient un dédain envers leur charge mais surtout leur dévotion envers notre Seigneur. Accéder à une cure est un choix de vie très prenant qui implique de nombreux renoncements pour ceux qui choisissent de consacrer leur vie aux Autres. Oh, ils n'attendent rien d’extraordinaire en retour, ni argent, ni gloire, ni trésor. Juste que les hommes s'ouvrent au message premier de Dieu : l'amitié et l'Amour, envers les autres et nous même. Cet homme a refusé de tenir compte de cela, il a fait un choix qui espérons le, ne l'entrainera pas du mauvais coté.

L'Amour de soi et des Autres est une chose essentielle pour notre société. Il passe en premier par une acceptation de nous même avec nos qualités et nos défauts. Car Dieu ne nous demande pas la perfection et il a fait ériger son Eglise pour permettre de pardonner à ceux qui regrettent et demandent le Pardon pour leur faute. Mais Dieu est Amour, et en cela il ne veut pour nous que cette capacité à nous aimer, à aimer les Autres et à l'aimer également. Jamais il n'exprime la vengeance ou la souffrance pour punir nos erreurs, mais le repentir et la juste pénitence. Une pénitente m'a dit un jour qu'on lui avait demandé de s'administrer des flagellations pour se repentir d'avoir succombé à la chair. Quel Dieu serait Notre Seigneur si, alors que la jeune femme reconnait ses fautes et s'en veut profondément, ce dernier exigeait qu'elle mutile son corps? Les pénitences sont des actes d'importance qui se doivent d'être proportionnés et juste. Si pour avoir succombé à la chair, cette femme doit se mutiler volontairement, quelle sera la sanction pour un viol ou un meurtre? Dieu est Amour, et en cela il ne voudrait jamais s'en prendre ainsi à un être qui se repent sincèrement pour une telle faute. Cette femme ne s'acceptait pas, et s'imposer de s'aimer elle même pour ne pas chercher éperdument chez les autres l'Amour qu'elle ne parvient à s'accorder à elle même est en soit la meilleure des pénitences pour retrouver le chemin du Seigneur, plutôt que de s'en éloigner toujours plus en se punissant elle même.

La Parole de Dieu est Amour, même si celle des hommes est multiple par sa volonté de nous imposer de mieux nous écouter pour mieux nous aimer. Apprenez à tendre l'oreille aux propos des autres et à respecter leur langue et leur amitié.

Amen.
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